Claude Tillier, Mon oncle Benjamin, 1843

Publié le par Interdisciplin'art

 

Claude Tillier, Mon oncle Benjamin, 1843 

 

 

Mon oncle Benjamin de Claude Tillier est un roman où l'auteur raconte une partie de la vie de son prétendu oncle Benjamin Rathery. La première phrase du livre est marquante et pose une question existentielle : « Je ne sais pas, en vérité, pourquoi l’homme tient tant à la vie ; que trouve-t-il donc de si agréable dans cette insipide succession des nuits et des jours, de l’hiver et du printemps ». Un tel préambule, on le comprend bien, ne laisse pas présager une fin heureuse...


L’histoire se passe à la fin du XVIIIe siècle, sous le règne de Louis XVI. Benjamin Rathery est un médecin de campagne vivant chez son beau-frère et sa sœur. Quoique ne souhaitant aucunement se marier, sur les instances de cette dernière, il accepte d’épouser mademoiselle de Minxit, fille d’un médecin des environs. Il devient l’ami de monsieur de Minxit mais à la fin de l'histoire, voyant que mademoiselle de Minxit n’éprouve aucun sentiment pour lui et aime un vicomte du voisinage, il rend à la jeune fille sa parole. Celle-ci s’enfuit avec l’homme dont elle est éprise et dont elle porte l'enfant. Tous deux meurent, le vicomte dans un combat et mademoiselle de Minxit à la suite de ses couches et désespérée par la mort de l’homme qu’elle aime. Le livre se termine par le décès de monsieur de Minxit qui succombe à la douleur de la perte de sa fille.

 

Benjamin Rathery est un épicurien possédant un esprit raffiné mêlé à une certaine verve qui lui donnent un ascendant sur son entourage. D'un naturel enjoué et toujours de bonne humeur, il possède une bonne dose d'insolence surtout à l'égard de tout ce qui est lié à l'autorité. Endetté (c'est d'ailleurs pour cela que sa soeur, madame Machecourt veut lui faire épouser mademoiselle de Minxit qui possède une dot confortable), rien ne le réjouit autant qu'une franche tablée en compagnie de ses amis, dont monsieur de Minxit fait partie.

 

Monsieur de Minxit, quant à lui, est l’archétype du père qui croyant faire le bonheur de sa fille prend des décisions pour elle et contre sa volonté. C'est ce qui la conduit à sa mort. Ce n’est que trop tard que le malheureux père prend conscience de cet état de fait : « une vérité déplorable que je ne puis dissimuler, c’est que ma fille est morte parce que je ne l’ai pas assez aimée. J’ai agi envers elle comme un exécrable égoïste : elle aimait un noble et je n’ai pas voulu qu’elle l’épousât parce que je détestais les nobles ; elle n’aimait pas Benjamin et j’ai voulu qu’il devînt mon gendre parce que je l’aimais. »

 

Les idées que l’auteur présente dans son roman montrent son ouverture d’esprit et sa tolérance et une réflexion poussée de toute une vie sur des questions existentielles. Ce livre est particulièrement enrichissant de par les questionnements qu’il propose et les prises de position qu’il défend. C'est à ce titre plus qu’un roman : Claude Tillier décrit ici sa philosophie de la vie ou plus exactement la philosophie de sa vie...

 

 

 

A suivre...

 


 


Publié dans littérature

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I
Thanks you. I'm glad that you appreciate this article.
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C
it is a good record and achievement that you have this article shared with the readers about the great detail bloodline of many generations. I have seen this article titled Claude Tillier, My Uncle Benjamin on the internet for some time and now i am reading it for real.
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